RENCONTRE AVEC LE DESIGNER
Riluxa rencontre Sabrina Julian de Studio Beau Faire
Il est toujours passionnant - et gratifiant - pour un designer de se voir donner carte blanche sur un projet. C'est exactement dans ce cadre que Sabrina Julien, du Studio Beau Faire, a créé son sublime projet signature de la rue Amelot. Cet appartement parisien sous les combles arbore désormais une superbe de couleurs chatoyantes, de pierres naturelles et de bois délicatement blanchi.
Sabrina s'est entretenue avec Riluxa sur les influences et les inspirations qu'elle a apporté à l'étonnante rénovation de la rue Amelot, transformant ses imposantes poutres en un élément au charme indéniable. Cela est particulièrement visible dans la magnifique salle de bains, où la baignoire Biham aux lignes ondulées de Riluxa trouve une place de choix. Sabrina a également fait part de son approche plus large en matière de style et de tendances dans le domaine de conception de salles de bains. Lisez la suite pour découvrir une mine d'inspiration et de conseils sur la façon d'aborder la métamorphose de votre salle de bains.
Tout d’abord, parlez-nous un peu de vous et de votre parcours. Comment votre carrière dans le design d'intérieur a-t-elle commencé ?
Je m’appelle Sabrina Julien, j’ai fondé le studio d’architecture d’intérieur BEAU FAIRE, qui est basé dans le 11ème arrondissement de Paris.
J’ai toujours voulu travailler dans le design d’intérieur. J’avais 12/13 ans quand j’ai su que je voulais faire ce métier. J’ai donc fait des études en conséquence en intégrant l’école Boulle à Paris, très réputée pour l’ameublement, où j’ai suivi la section design d’espace en Arts Appliqués. À son origine l’école avait pour but de former des professionnels de l’ameublement tel que des ébénistes, des menuisiers, des tapissiers… Elle s'est spécialisée dans la copie d’œuvres essentiellement liées à Louis XIV, c’est pour cette raison qu’elle porte le nom de l’ébéniste du roi : Charles-André Boulle.
Lorsque j’ai commencé à travailler en tant que salariée, j’ai travaillé dans le retail pour rénover des boutiques. Mais lorsque je me suis mise à mon compte, je me suis tournée naturellement vers les particuliers, et je m'épanouis aujourd’hui beaucoup dans ce secteur. Au démarrage de l’agence, je travaillais principalement sur des studios (15 à 20m2), où il faut penser au millimètre près car tout doit rentrer comme dans un vrai appartement. D’ailleurs, je pense que ma formation à l’école Boulle très axée sur la menuiserie m’est particulièrement utile.
Rénovation complète d’une boutique en Belgique. Crédits photo : @DesPetitsHauts
En termes de style, j’essaie justement de ne pas avoir un style trop marqué pour rester à l’écoute de mes clients et de leurs goûts personnels. Je tente de me détacher des tendances actuelles et des effets trop décoratifs. Je souhaite proposer à mes clients des ambiances dont ils ne se lasseront pas dans le temps. Cela passe par le choix de belles matières, et une sobriété dans les lignes. J’aime les choses simples et cette idée de ne pas être dans la recherche de design à tout prix. Quand l’espace est bien pensé avec des jolies matières, une belle lumière, il n’y a pas besoin de rajouter des artifices pour décorer : l’espace se suffit à lui-même.
Pouvez-vous nous parler de votre processus de création - comment abordez-vous chaque client et chaque nouveau projet ?
Mon processus de création dépend surtout de l’appartement en question, car j’essaie d’être à l’écoute des goûts de mes clients et en même temps de respecter la typologie de l’appartement. Un jour, un client m’a appelée en me disant qu’il avait flashé sur le projet de la Rue Amelot, mais dans l’appartement haussmannien qu’ils étaient en train d’acquérir je ne pouvais pas réutiliser la même écriture, ça n’aurait pas été en adéquation avec le lieu. Il l’a très bien compris et nous avons cherché ensemble un autre appartement !
Lors du premier rendez-vous, alors que je ne sais encore rien des goûts de mes futurs clients, je viens avec une boite d’échantillons de matériaux, pour sentir ce qu’ils vont aimer ou ne pas aimer de façon très spontanée. Vont-ils s’attarder sur les pierres naturelles, ou au contraire aller plutôt vers des matériaux graphiques, colorés ou encore des choses plus faciles d’entretien ? Ensuite, je regarde comment est la lumière dans l’espace, les volumes à exploiter, et je peux commencer à les aiguiller.
Les tons élégants et sobres du salon rénové du projet de la Rue Amelot. Crédit photos : Agathe Tissier
C’est finalement un travail d’ensemblier. On part d’un élément-clé (une particularité de l’appartement, ou un matériau) et on compose autour, le projet se construit petit à petit. Par exemple sur le projet de la rue Amelot, le rez-de-chaussée était naturellement assez sombre. J’ai donc choisi de travailler avec des tonalités sourdes, pour sublimer cet effet et travailler autour de la lumière très particulière qui attrait dans cet espace. Cela s’est traduit par l’utilisation d'enduits à la chaux, de chêne fumé, de nuances de vert, ce qui donne un résultat finalement très minimaliste et doux. En contraste, pour l’étage qui était beaucoup plus lumineux, nous avons opté pour du chêne miel et des tonalités plus chatoyantes.
Gros plan du papier peint à motifs jaunes de la Maison Levy dans le projet de la Rue Amelot. Crédit photos : Agathe Tissier
J’ai proposé à mes clients de travailler la couleur, et j’avais envie de faire un petit clin d’œil à leurs origines méditerranéennes en ramenant du soleil et des palmiers dans la chambre. J’ai choisi un papier peint de la marque Maison Levy que j’affectionne particulièrement, et j’ai eu l’idée de rajouter un lattis en bois par-dessus pour évoquer un paysage lointain que l’on observerait à travers des persiennes. Cela permettait aussi de mettre ce motif assez fort un peu à distance, afin de ne pas trop charger la pièce.
Pour la salle de bain, j’ai dessiné une vasque sur mesure en travertin d’Iran - j’ai choisi cette matière pour sa couleur rouge, que j’ai mixé avec un béton ciré légèrement rosé qui se retrouve au sol et aux murs. Nous avons ensuite choisi une robinetterie en laiton vieilli brossé, et du frêne blanchi pour les placards.
Vasque en travertin rouge iranien et meuble sur-mesure en frêne blanchi. Crédit photos : Agathe Tissier
Dans cette salle de bains, les volumes sont complexes en raison de la sous-pente et de la poutre qui traverse la pièce. Mais c’est aussi ce qui donne du cachet à la pièce. Le volume non exploité de la sous-pente a permis d’inclure une baignoire. Je la voulais discrète et la plus minimaliste possible car elle allait être utilisée ponctuellement. La douche et la baignoire ne sont séparés que par un petit muret bas pour garder le maximum de volume dans la pièce.
Il n’était pas envisageable de choisir une baignoire classique en acrylique brillant pour ce projet aux finitions haut de gamme. Initialement, je voulais créer une baignoire totalement moulée en béton dans la continuité du sol et des murs, mais la mise en œuvre et le poids d’un tel ouvrage posait problème. Il a donc fallu trouver un produit de remplacement qui puisse offrir cette simplicité visuelle que je recherchais, et la baignoire Biham Mini en solid surface était parfaite pour ça. J’aime les bords très fins et le détail de la légère vague à l’intérieur, qui doit être très agréable à utiliser. L’aspect mat de la baignoire a un rendu très luxe.
La salle de bains du projet Rue Amelot est dotée de la Biham Mini bathtub de Riluxa dans un superbe espace intimiste sous les combles. Crédit photo : Agathe Tissier
Qu'est-ce qui vous inspire ? Avez-vous des ressources ou des sources d'inspiration particulières auxquelles vous revenez sans cesse ?
Comme beaucoup, je regarde ce que font mes confrères et consœurs, notamment sur Instagram et Pinterest qui sont mes sources d’inspiration principales. Je trouve qu’il est compliqué de s’inspirer sans copier. J’essaie donc de prendre de la distance pour ne pas tomber dans ce piège. Je fais des dossiers où je garde les images que j’aime, et ensuite je recompose, m’inspirant parfois d’une matière ou d’une ligne que je ré-utilise différemment.
J’aime aussi regarder ce que font les grands noms de l’architecture d’intérieure, comme Rodolphe Parente, Pierre Yovanovitch, ou Joseph Dirand, entre autres. J’aime beaucoup le minimalisme des Belges, je trouve qu’ils sont très forts en design. L’exubérance des Italiens est également très séduisante. C’est un savant mélange qu’il faut doser…
Comment une touche de couleur introduite par des éléments décoratifs peut transformer une pièce. Projet de la rue Ledru-Rollin. Crédit photos : Agathe Tissier
Avez-vous un style particulier ? Comment le définiriez-vous ?
Ce n’est pas une question évidente, car ce n’est pas toujours facile d’avoir de la distance avec ce qu’on fait. Si je devais définir mon style, je dirais qu’il est assez simple et efficace, contemporain avec de belles matières, que je souhaite les plus naturelles possibles, d’ailleurs. Quand c’est possible, j’aime en effet travailler avec de la pierre naturelle ou encore du bois massif. En règle générale, j’essaie de proscrire au maximum les « faux matériaux » : je n’aime pas les carrelages effet parquet, même si je comprends tout à fait que ce soit pratique.
Quelles sont, selon vous, les principales tendances actuelles dans le monde de la conception de salles de bains ?
En ce moment, j’observe beaucoup de mosaïques ou faïences en étirage (bâtonnet), et je prépare d’ailleurs plusieurs projets avec ce type de produits. Cela donne un effet monomatière, que j’aime beaucoup car on ne distingue plus vraiment là où ça commence et là où ça se termine, comme avec le béton. C’est d’ailleurs une très bonne astuce pour traiter les petits volumes.
Mosaïque et béton se combinent parfaitement sur le Projet de rénovation de la Rue George Sand. Crédit photos : Agathe Tissier
Parlez-nous de votre relation avec Riluxa et expliquez-nous pourquoi vous avez choisi d'utiliser des produits Riluxa dans certains de vos projets. Quels sont les produits que vous avez utilisés ?
A la base, j’ai connu Riluxa pour ses plans vasques en marbre, Biham Mini bathtub Les baignoires minimalistes m’avaient également beaucoup plu, car ce ne sont pas des baignoires lambda que l’on peut trouver dans les enseignes de magasin grand public. Les baignoires îlot sont originales et me plaisent particulièrement, même si je les utilise peu car elles ne correspondent pas aux projets sur lesquels je travaille.
Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner aux personnes qui rénovent leur salle de bains ou qui conçoivent une nouvelle salle de bains à partir de zéro ?
Mon premier conseil serait d’allier le beau à l’utile en créant par exemples des niches côté vasque et dans la douche pour éviter d’avoir des produits qui trainent partout. Ensuite, je conseillerais de s’amuser avec les formats et les matières, en mixant par exemple une petite faïence sur les murs et un grand format au sol. Le reste se joue dans le détail : assortir les interrupteurs et prises à la robinetterie, sans oublier l’éclairage avec un luminaire décoratif en plus des spots. Installer une robinetterie encastrée quand cela est possible permet de dégager le plan de travail, c’est toujours utile d’avoir de la place autour de la vasque.
Quel a été le point culminant de votre carrière à ce jour et qu'est-ce que vous rêvez encore de réaliser ?
Le Projet de la rue Amelot est un de mes projets les plus aboutis. Les clients m’ont beaucoup écoutée et se sont laissé guider jusqu’à valider quasiment chacune de mes idées. Je pourrais presque parler de carte blanche : cela a été très agréable de travailler pour eux, et de voir qu’ils appréciaient vraiment mes propositions. J’ai composé ce décor avec des matériaux que j’affectionne particulièrement. Je dirais que c’est mon projet signature, celui qui me ressemble le plus. Pour l’anecdote, je refaisais mon appart personnel presque en même temps, et beaucoup de matériaux choisis pour le projet de la Rue Amelot se retrouvent également chez moi.
Pour ce qui est du projet de mes rêves, je pense que ce serait la rénovation d’un petit hôtel !
Lisez-vous actuellement des livres intéressants que vous recommanderiez ?
En ce moment, je lis Une chambre à soi de Virginia Woolf, une référence majeure de la pensée féministe. J’aime l’idée d’un lieu personnel pour se ressourcer, d’une pièce pour se reposer mais aussi réfléchir, créer...
Afin d’en savoir plus sur Sabrina Julien et de découvrir davantage de photos du travail réalisé par son studio, suivez-la sur son compte Instagram @beau.faire et son site internet https://www.studiobeaufaire.com/
Photos publiées avec la permission de la photographe Agathe Tissier : https://www.instagram.com/agathetissier.photographe/
Si vous souhaitez que votre projet de salle de bains soit présenté sur la vitrine Projets Clients Riluxa, taguez #riluxa @riluxa sur Instagram ou téléchargez directement vos images en cliquant here. Nous adorons voir comment nos clients utilisent les produits Riluxa pour créer la salle de bains de leurs rêves !