PROJET CLIENT RILUXA

L’Univers Multiculturel de L'Architecte D'Intérieur Asma Florençon

 

Asma Florençon is a Pakistani global architect who moved to France after living in China, the UK, and the USA. She created Atelier Varenne, a studio that contemplates Interior Design as a way for people to embrace their uniqueness and tell their life story.

Au fil du temps, Asma s'est spécialisée dans les projets destinés aux familles immigrées. Loin de son pays d'origine, elle comprend mieux que quiconque les familles qui cherchent à se sentir chez elles alors qu'elles sont très éloignées de tous leurs repères.

Depuis Paris, Asma a présenté un aperçu de son travail à Riluxa : des intérieurs chaleureux, colorés, minimalistes et contemporains, conçus pour accueillir l'essence de ses clients.

Parlez-nous un peu de vous et de votre parcours. Comment votre carrière dans le design a-t-elle commencé ?

Je m'appelle Asma H. Florençon et je suis la fondatrice et directrice créative de l'Atelier Varenne, une agence d'architecture d'intérieur et de design basée à Paris. Je suis originaire de Karachi, au Pakistan, et j'ai vécu de nombreuses années à l'étranger, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Chine.

À l'Atelier Varenne, nous sommes une équipe internationale d'architectes d'intérieur, de designers et de décorateurs avec des projets dans toute la région parisienne. Nous travaillons aussi fréquemment sur des projets à l'étranger (aux Etats-Unis, en Chine, au Moyen-Orient et bien sûr en Europe).

J'ai toujours travaillé dans le domaine du design. J'ai voyagé pour mes études et j'ai suivi une formation d'architecte à Houston, au Texas. Après avoir obtenu mon master, j'ai passé sept ans en Chine en tant qu'architecte, tout en travaillant beaucoup dans le domaine du design d'intérieur. J'ai également travaillé sur des projets commerciaux avec de nombreuses marques, notamment des marques émergentes sur le marché chinois.

Mon mari français et moi avons emménagé en France en 2016. J'ai trouvé un emploi dans une agence de design internationale en tant qu'architecte pour des projets commerciaux - beaucoup en France ou en Europe, et quelques-uns plus loin à l'étranger. J’ai travaillé sur des concepts pour le groupe hôtelier Accor, et j’ai développé des boutiques pour d'autres enseignes.

 

Projet COULEUR. Photo: Benoît Florençon.

Après quelques années, j'ai voulu vivre une expérience différente et j'ai donc commencé à travailler avec des particuliers plutôt qu'avec des entreprises. J'ai créé mon entreprise en 2020, en me concentrant sur les clients, leur logement et leur style, puis le Covid est arrivé. Ainsi, de manière tout à fait naturelle et involontaire, les gens passant plus de temps à la maison et commençant à travailler depuis leur domicile, j'ai commencé à avoir de nombreux projets résidentiels. J'étais ravie de pouvoir utiliser mes connaissances et mon expérience de manière légèrement différente. Aujourd'hui, les logements sont des espaces de vie, de travail et de loisirs.

Ce qui est intéressant avec les personnes avec lesquelles je travaille, c'est que la plupart d'entre elles sont des expatriés, des immigrés et des Français qui ont beaucoup voyagé et souhaitent que le design d'intérieur mette en valeur leurs origines dans leurs habitations. Ils se déplacent beaucoup et essaient toujours de trouver un moyen de se rapprocher de la réalité locale, car il est difficile d'appartenir à différents endroits, d'être pleinement soi-même. Je pense que c'est la raison pour laquelle mes clients ont un intérêt similaire. D'une certaine manière, cette orientation vers les personnes expatriées n'était pas intentionnelle, mais je pense que le fait d'être moi-même issue de cette communauté m'a aidée à exceller dans ce domaine.  

Dans un appartement que j'ai rénové à Paris, la famille venait du Brésil et voulait que leur logement évoque leur vie passée là-bas et évolue vers une nouvelle version colorée et accueillante pour les enfants.

Quand on vit à l'étranger, on peut avoir un mode de vie un peu différent de celui du pays, et donc des habitudes différentes... C'est pourquoi, avant de parler de décoration et de couleurs, nous nous concentrons sur la partie organisationnelle. L'organisation d'une famille est évidemment influencée par des habitudes et différentes cultures qui la composent. Aujourd'hui, je travaille exclusivement sur des rénovations. J'aime le fait que nous nous concentrions sur la partie fonctionnelle de la maison avant son aspect esthétique.

 

Pouvez-vous nous parler de votre processus de création - comment abordez-vous chaque client et chaque nouveau projet ?

Mon processus de création se déroule en plusieurs étapes. Tout d'abord, j'aime apprendre à mieux connaître mes clients. Je m'intéresse à leur passé, à leur mode de vie, à leur avenir et à ce qu'ils veulent devenir. Je trouve que c'est très stimulant de pouvoir imaginer leur avenir de cette manière. À l'Atelier Varenne, nous pensons qu'un bon design est le fruit d'une coopération - une conversation entre les designers et les clients. C'est pourquoi j'essaie de voir les choses selon leur point de vue.

Quand on achète une nouvelle maison, on se trouve à différentes étapes de sa vie : on se marie, on divorce, on est sur le point de devenir parents... entre autres. La plupart du temps, je m'occupe de familles qui ont des enfants ou qui souhaitent en avoir un jour. Beaucoup de mes clientes sont également enceintes. Il est important pour moi de pouvoir créer un intérieur adapté aux enfants, mais aussi de penser aux personnes qui travaillent à domicile ou à celles qui ont d'énormes besoins en termes de rangement, par exemple.

Ensuite, connaissant mieux mes clients, j'essaie de leur indiquer les espaces ou les éléments qui doivent être personnalisés pour exploiter au mieux leur intérieur. Cette étape consiste aussi à déterminer l'esthétique pour que, par la suite, tout s'harmonise. Pour moi, le design est un pont entre le fonctionnel et l'esthétique. À ce stade, nous nous concentrons également sur les matériaux existants ou potentiels.

Enfin, pour correspondre à ce qu'ils sont ou veulent être, nous associons les éléments existants du lieu à différents sentiments et émotions. Pour ma part, j'aime beaucoup travailler avec des matériaux naturels, et ceux qui donnent une sensation : le marbre, le béton ciré, le bois... Ensuite, je fais une première sélection de finitions - couleurs, carrelages et éléments purement esthétiques.

 

L'Atelier Varenne a imaginé un moyen d'intégrer la collection familiale de livres dans une architecture aux formes contrastées avec des matériaux élémentaires. Photo : Benoît Florençon.

 

Qu'est-ce qui vous inspire ? Avez-vous des références ou des sources d'inspiration particulières vers lesquelles vous revenez régulièrement ?

J'ai été influencée à bien des égards par mon travail en Chine, car c'était le début de ma carrière dans le domaine de l'architecture et du design. J'ai vécu à Shanghai de 2010 à 2015, à une époque où il y avait beaucoup de créativité. À cette époque, le design était à la pointe du développement, qu'il s'agisse de travailler avec des restaurants ou des boutiques-concepts... Ce qui m'a le plus frappé en Chine, c'est que le design est très facile à réaliser, car le réseau de production est local. Le prototypage et l'expérimentation sont donc très rapides, ce qui permet d'être présent à chaque étape du processus. Je n'ai connu cela nulle part ailleurs. 

 

L'Atelier Varenne a transformé ce petit appartement parisien en repensant complètement l'agencement et l'utilisation de l'espace. Photo : Benoît Florençon.

 

La production de Riluxa est donc très intéressante, car elle offre une gamme de produits et d'options sur mesure, ce qui est très utile et pratique. La possibilité d'avoir des produits de base ou des suggestions que l'on peut personnaliser pour créer le produit que l'on avait en tête est très appréciable.

C'est ce que j'aime chez Riluxa : je peux commencer par sélectionner un produit, puis modifier quelques options pour obtenir le meuble que j'ai à l'esprit. Les designers ne partent pas de zéro, ils peuvent trouver une inspiration qui les aide vraiment.

Je voyage beaucoup ; cela me permet de voir ce que font les autres designers. Je suis très inspirée par les créateurs de meubles et par l'art. Je collectionne beaucoup d'œuvres d'art, j'adore la sculpture, elle permet de s'exprimer librement, sans les contraintes des clients, c'est très stimulant. On peut sortir des sentiers battus et laisser son imagination vagabonder.

 

L'univers de l'Atelier Varenne privilégie l'utilisation de matériaux naturels et de qualité, comme le marbre et le bois, qui font naître l'émotion dans une pièce. Photo : Benoît Florençon.

 

Avez-vous un style spécifique ? Comment le définiriez-vous ?

J'aime les lignes pures, les matériaux contemporains et chaleureux... En ce sens, je dirais que mon style est ludique et minimaliste. Néanmoins, je l'adapte toujours à mes clients comme un thérapeute et j'essaie de cerner leur essence et ce qu'ils sont, même s'ils ne le savent pas eux-mêmes. Avec mes clients, j'essaie de faire ressortir ce qu'ils ont d'unique : leur passé, leurs intérêts et la façon dont ils envisagent leur avenir.

Quand j'ai créé mon entreprise, j'ai commencé par rénover notre propre logement. Comme je le fais habituellement avec mes clients, je me suis d'abord concentrée sur les caractéristiques de l'habitation, à savoir, dans notre cas, la qualité de l'espace et de la lumière. À partir de là, tout le reste a coulé de source. J'aime concevoir des espaces qui peuvent évoluer au fil du temps avec leurs habitants. Par exemple, mon mari et moi aimons collectionner des objets, et notre maison peut les accueillir car elle ne se limite pas à un style particulier. C'est un lieu où nous pouvons continuer à évoluer et à collectionner des choses.

 

L'Atelier Varenne a choisi comme fil conducteur une palette de matériaux très limitée, qu'il a utilisée de différentes manières, créant ainsi des moments, des séparations, des toiles de fond et des fonctionnalités différentes. Photo credits: Benoît Florençon.

 

Quelles sont, selon vous, les principales tendances actuelles dans le domaine du design de salle de bains ?

Il y a quelques années, j'étais fascinée par le carrelage et les éléments audacieux, mais aujourd'hui, je trouve de plus en plus de matériaux monochromes et uniformes. Tout s'harmonise, par exemple le Corian® et tous les éléments qui l'entourent : des couleurs sourdes et des espaces chaleureux dans un style grec ou méditerranéen.

 

Notredouble vasque suspendue Pegasus en marbre Rosso Levantosur mesure pour la rénovation d'un petit appartement à Paris. Photo : Benoît Florençon.

 

Parlez-nous de votre relation avec Riluxa et expliquez-nous pourquoi vous avez choisi d'utiliser des éléments fabriqués par Riluxa dans certains de vos projets. Quels produits avez-vous utilisés ?

Quand je suis arrivée en France, la personnalisation et le design des produits n'étaient pas aussi faciles qu'en Chine. Pour la salle de bains principale, je cherchais une vasque en marbre monolithique à commander et à faire fabriquer sur mesure sans avoir à créer le design complet du produit. J'ai eu beaucoup de mal à trouver quelque chose d'unique existant déjà et que je n'aurais pas à imaginer entièrement - je sais que c'est une double contrainte ! Mais j'ai découvert Riluxa en surfant sur internet, et j'ai vraiment adoré la possibilité de personnaliser des produits déjà existants. J'ai eu le coup de foudre pour cette superbe double vasque en marbre Rosso Levanto. Je l'ai vraiment aimé et je l'imaginais très bien dans la salle de bains.

La double vasque a été facile à commander car la démarche est très simple sur le site internet de Riluxa. J'ai entré mes mesures, reçu le plan technique pour validation, puis je l'ai reçue bien emballée dans une caisse en bois sur mesure quelques semaines plus tard.

 

Photo : Benoît Florençon.

 

Le marbre a ce je-ne-sais-quoi qui le rend unique, et en plus, on peut le combiner avec de nombreuses couleurs. Au départ, je voulais laisser le marbre Rosso Levanto briller par lui-même et utiliser un dosseret et un mur neutres à l'arrière, un mur blanc, par exemple. Finalement, j'ai préféré une ambiance plus onirique et plus intense. Le carrelage vert accentue et intensifie le marbre rouge. Son aspect brut donne tout de suite une émotion différente à la pièce. Nous avons tout de même inclus un dosseret en carrelage blanc derrière la vasque, et nous avons laissé une partie nue en haut du mur, au-dessus du carrelage vert - un mur complètement vert aurait été trop sombre et maussade.

 

Photo : Benoît Florençon.

 

Quel est le meilleur conseil à donner aux personnes qui rénovent leur salle de bains ou qui créent de toutes pièces une nouvelle salle de bains ?

Les salles de bains et les cuisines sont souvent les espaces les plus complexes du logement, car il faut tout réunir : la plomberie, l'électricité... C'est assez complexe. Et dans le cas de Paris, les appartements sont si petits ! L'optimisation de l'espace devient une priorité.

À mon avis, la façon la plus simple de créer le design d'une nouvelle salle de bains est de réfléchir à l'emplacement des différents éléments clés et de voir comment ils s'intègrent les uns aux autres. Parfois, nous sommes obligés d'avoir un espace buanderie dans la salle de bains, et nous devons donc composer avec des éléments tels que des appareils électroménagers et des étagères. Tout doit être mélangé à dessein pour ne pas donner une impression de chaos. Pour moi, ce qui donne de la cohérence à une pièce, c'est la finition d'un mur ou de certains accessoires. J'aime les choses qui vont ensemble : les robinets, les interrupteurs...

Il est très important d'organiser l'espace avant de commencer à travailler sur le projet. De nombreuses personnes viennent me voir alors qu'elles ont déjà commencé à travailler sur un projet, car elles se rendent compte qu'il ne va pas pouvoir être réalisé. L'optimisation maximale est très importante. Même si vous ne souhaitez pas travailler avec un architecte d'intérieur et que vous voulez tout faire vous-même, vous devez décider de chaque détail et sélectionner chaque élément avant de commencer.

 

Le projet Green & Safe à Shanghai regroupe une épicerie et un restaurant. Photos : A00 Architecture.

 

Quel a été le point culminant de votre carrière à ce jour et que rêvez-vous encore d'accomplir ?

J'ai beaucoup travaillé sur des intérieurs commerciaux, mais ma carrière a pris un tournant avec la pandémie de Covid-19, et j'ai commencé à travailler davantage sur des projets résidentiels. J'adore ça, mais j'aimerais bien revenir au travail commercial de temps en temps parce que l'aspect narratif du travail avec les marques est très séduisant et intéressant. J'aimerais les aider comme j'aide mes clients privés : en lançant de nouveaux produits, de nouveaux bars, de nouveaux restaurants...

À ce propos, l'un des projets dont je suis la plus fière en Chine est un concept important de l'industrie de la restauration sur lequel j'ai travaillé. Il s'agissait d'une entreprise agricole bio à Shanghai, un véritable défi en Chine à l'époque. J'ai supervisé l'ensemble du processus de production. Nous avons créé pour eux un lieu qui réunissait une épicerie et un restaurant. J'ai beaucoup aimé ce projet car le client nous a laissé beaucoup de liberté pour cette rénovation, et nous avons apporté quelque chose de nouveau sur le marché chinois à l'époque.

 

Les hôtels Greet offrent à leurs clients la possibilité d'acheter des produits locaux, d'occasion ou recyclés en guise de souvenirs. Photo : Dragon Rouge.

 

En France, avant de créer l'Atelier Varenne, j'étais responsable du design de l'architecture intérieure pour une entreprise qui développait un nouveau concept pour le groupe hôtelier Accor. Au cours de ce projet, nous avons conçu un hôtel et défini les lignes directrices pour de nombreux autres qui avaient besoin d'être rafraîchis. Ces hôtels faisaient partie d'un réseau de plusieurs autres dans toute l'Europe - les hôtels Greet.

L'ensemble du concept que nous avons développé repose sur un engagement social avec les ressources locales et s'articule autour d'objets d'occasion destinés à devenir les pièces maîtresses d'hôtels devant être rénovés. Je crois sincèrement que le meilleur design est mutuellement bénéfique - il peut fournir le meilleur environnement de vie tout en étant respectueux du monde qui nous entoure. Cela peut - et doit - aller de pair. Nous nous sommes donc efforcés de trouver une source locale pour tous les éléments, meubles et décorations. C'était la première fois qu'un projet de ce type était réalisé à cette échelle !

Dans un autre registre, je travaille ces jours-ci à créer mes propres meubles. J'aime relever des défis et essayer de nouvelles choses, c'est très motivant, car je peux laisser libre cours à ma créativité. J'imagine pour l'instant une gamme de meubles pour des espaces spécifiques, dans une approche de produit directement destiné au client. Dans cette démarche, je m'inspire beaucoup de l'architecture et de toutes les références connexes. J'ai eu la chance de grandir dans des environnements éclectiques, et je peux maintenant les combiner avec l'artisanat français que j'ai découvert en m'installant ici.

 

“Il est difficile de créer de la variété dans une maison compacte, mais comme nous passons la majeure partie de notre vie à l'intérieur, il est important que nos divers besoins soient satisfaits par des espaces adaptés.” - Atelier Varenne. Photo : Benoît Florençon.

 

Lisez-vous actuellement des livres intéressants que vous recommanderiez ?

Il y a un livre de design que j'adore et que je consulte très souvent parce qu'il est extrêmement inspirant à bien des égards : The Chamber of Curiosity. Il présente un grand nombre de maisons très éclectiques qui réunissent beaucoup d'éléments différents dans un même espace. J'ai adoré Cette maison est la tienne, de Fatima Farheen Mirza. Il s'agit de l'histoire merveilleuse et émouvante d'une famille indienne de cinq personnes vivant en Californie, qui s'efforce de trouver l'équilibre parfait entre différentes cultures.

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