+44 20 8132 3282  contact@info.riluxa.com

Quelles conséquences le coronavirus aura-t-il sur l’architecture ?

Même si la COVID-19 venait à soudainement disparaître dès demain, elle n’en restera pas moins l’une des maladies ayant causé le plus de décès cette année, selon The Economist. Avec plus de 740.000 personnes décédées des suites de la maladie en l’espace de 5 mois à peine, qu’est-ce que cela implique pour l’architecture et la construction en général ?


Quelles conséquences le coronavirus aura-t-il sur l’architecture ?

 

Même si la COVID-19 venait à soudainement disparaître dès demain, elle n’en restera pas moins l’une des maladies ayant causé le plus de décès cette année, selon The Economist.Avec plus de 740.000 personnes décédées des suites de la maladie en l’espace de 5 mois à peine, qu’est-ce que cela implique pour l’architecture et la construction en général ?

Notre environnement va-t-il se métamorphoser ? Le concept d’habitation et les bâtiments dans lesquels ces habitations sont logées vont-ils changer ? Les architectes ne sont peut-être pas en mesure de sauver la planète des menaces environnementales et sanitaires, mais la conception structurale peut très certainement contribuer à nous protéger et à nous procurer un plus grand sentiment de sécurité.

 

Le virus aura-t-il un impact négatif sur la profession d’architecte ?

En réalité, face à un défi de taille touchant à la vie humaine, l’architecture jouera un rôle important dans la recherche de solutions.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : la profession ne sera pas impactée de la même manière que d’autres le seront à cause du coronavirus et les architectes se mobiliseront afin d’apporter leur contribution et ainsi de définir la « nouvelle normalité ».

Bien entendu, les architectes préféreraient ne pas devoir faire face à un problème aussi épouvantable et, qui plus est, généralisé. Néanmoins, c’est ce que la profession s’efforcera de faire, dans les limites du possible.

Qu’il s’agisse de concevoir des infrastructures temporaires pour pallier le manque de lits dans les hôpitaux, d’utiliser des imprimantes 3D pour créer des masques à oxygène, de repenser nos interactions avec les matériaux de surface (c’est-à-dire à développer des solutions qui ne nécessitent pas de contact avec les mains), les architectes seront aussi occupés que les chercheurs qui tentent de développer un traitement efficace contre la maladie.

 

La santé publique désormais une préoccupation centrale de la profession

La croissance démographique a posé et continue aujourd’hui de poser de nombreux défis aux architectes : conserver un esprit communautaire malgré la présence de larges groupes de populations, assurer la sécurité des citoyens par rapport à leur environnement mais aussi les uns par rapport aux autres; tenter de réduire notre empreinte écologique malgré des chiffres de population toujours croissants; tenter de nous donner un sentiment permanent de grande qualité de vie dans des espaces toujours plus restreints…

Désormais, alors que la COVID-19 a causé des dommages incommensurables à nos différents modes de vie, l’architecture doit s’efforcer de résoudre un problème plus global : s’assurer que tous les enjeux précités soient toujours pris en considération tout en minimisant la propagation d’une maladie mortelle. Et ceci soulève un nombre inimaginable de problématiques très précises au niveau de la conception des bâtiments.

Comment les fabricants de matériaux et de produits d’aménagement intérieur tout comme les technologues en architecture peuvent-ils par exemple, exercer un impact sur la propagation de la maladie ?

Le producteur deCorian®, DuPont™, s’efforce actuellement de développer de nouveaux équipements de protection à partir de Tyvek®, un matériau traditionnellement utilisé comme un revêtement de bâtiment. Mais qu’en est-il de choses telles que la désinfectionautomatisée de surfaces ? Ou de la normalisation de l’utilisation de capteurs de mouvements  ou de capteurs sonosensibles pour les équipements de la maison, de l’éclairage aux fours en passant par les robinets? Comment la profession peut-elle parvenir à minimiser toujours plus  le contact corporel avec les objets du quotidien afin de contenir la propagation de la maladie ?

 

Redéfinir les concepts associés à la vie à la maison et au travail

La rapidité et l’efficacité de l’implémentation du télétravail partout dans le monde a démontré aux entreprises et à leurs employés qu’il existait une autre façon de travailler, qui permettait de limiter très fortement les risques de propagation de la COVID-19. Aujourd’hui, alors que nous entrons dans la « nouvelle normalité », l‘architecture peut à la fois contribuer à - et influer sur - l’orientation de la politique en la matière.

Devons-nous nous attendre à de nouvelles configurations des espaces de vie, permettant de maximiser les espaces verts et ainsi de nous octroyer un sentiment d’évasion sans devoir quitter le confort de nos maisons ?

Ou encore à une réintégration des garages dans les maisons puisque de plus en plus de citoyens cessent d’utiliser les transports publics et privilégient des déplacements par leurs propres moyens ? Ou, à l’inverse, la réduction spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre durant le confinement nous forcera-t-elle à repenser complètement notre dépendance envers l’automobile et les architectes vont-ils faire de nos villes des zones réservées aux cyclistes ? et privilégient des déplacements par leurs propres moyens ? Oupar drones d’une toute nouvelle ère ?

Les sanitaires pour les entreprises seront-ils davantage cloisonnés pour nous offrir plus d’intimité et réduire le risque de contamination ?

Les couloirs dans les bureaux seront-ils plus larges ?

Les toits des bâtiments commerciaux seront-ils pensés pour réceptionner les livraisonspar drones d’une toute nouvelle ère ?

Nous ne savons pas exactement dans quelle mesure la construction sera impactée par nos nouvelles approches du travail, mais qu’elle sera affectée ne fait aucun doute.

 

Recréer un lien communautaire

Les espaces publics vont se métamorphoser suite à la propagation du coronavirus, c’est certain. Plus nous devons nous isoler d’un point de vue social et plus les occasions de nous réunir prennent de l’importance. L’architecture devra s’efforcer de trouver des solutions qui permettront de faire coexister, dans une sorte d’étrange, nouveau paradoxe, l’isolement et la collectivité.

Une utilisation accrue du verre (créant davantage d’ouverture et d’aération) ? Des parcs et des aires de loisirs plus compartimentés ? Des esplanades construites sur plusieurs niveaux afin de décourager une trop grande proximité ? Et pour la vie à la maison ? Les réseaux sociaux feront-ils d’autant plus partie intégrante de notre vie quotidienne et l’architecture aura-t-elle un rôle à jouer à cet égard ? Des espaces sociaux virtuels partagés seront-ils aménagés dans nos pièces de vie pour nous offrir une illusion de proximité avec ceux qui se trouvent loin de nous ?

Pensez tout simplement à l’expérience dont vous pouviez profiter au restaurant avant la propagation du coronavirus. Tous réunis autour d’une table, ou passant d’une table à une autre pour saluer des amis, buvant à notre santé. Tout ceci va changer. Des contrôles obligatoires de température auront lieu, les assises seront conçues afin de respecter les mesures de distanciation sociale (des plus grandes tables avec moins d’assises), des zones pour se désinfecter les mains seront aménagées à proximité des entrées et dans les toilettes, et peut-être verrons-nous également plus de robots remplacer les serveurs!

 

Une place encore plus importante accordée aux smartphones dans nos vies

Si le temps que vous passez sur votre téléphone vous déprime, mieux vaut vous arrêter maintenant et ne pas lire la suite. En effet, notre dépendance vis-à-vis de ces petits instruments d’isolement social ne va faire que s’accroître. 

Nous pourrons bientôt tout contrôler depuis nos téléphones : depuis les verrous sur notre porte d’entrée à la température de l’eau de notre bain, en passant par les commandes de repas et à notre aspirateur robot.

Cette technologie existe déjà et est régulièrement utilisée par ceux d’entre nous qui sont les plus connectés Cependant, le coronavirus permettra à l’internet des objets d’être intégré dans notre vie quotidienne pour beaucoup plus d’entre nous tout simplement dans un souci d’hygiène into everyday usage for a great many more of us purely as a matter of hygienic necessity.

Nous devons nous attendre à passer quelques années difficiles puisque la médecine évolue à son propre rythme afin d’apporter une solution permettant de contenir la propagation de cette maladie dévastatrice. En attendant, tout ce que l’architecture peut faire est de tenter de rendre nos vies aussi « normales » que possible tout en nous protégeant de son mieux, ce qui tient de la prouesse.

 

Image : Terrain de football « Keep Your Distance », conçu par Accept & Proceed.

Beaucoup d’agences de design ont mis en avant des idées de projets de réaménagement des espaces. L’agence Accept & Proceed, basée dans l’Est de Londres, suggère de repenser des terrains de football amateur et permettre aux matchs de reprendre. Elle propose de placer des marquages de couleur sur le terrain afin de mettre en évidence les zones qui peuvent être occupées par les joueurs afin qu’ils n’entrent pas en contact les uns avec les autres.